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Covid-19 : nouvelles manifestations contre les mesures sanitaires au Canada

Covid-19 : nouvelles manifestations contre les mesures sanitaires au Canada



<p class="article__paragraph ">Ottawa, Toronto, Québec : les opposants aux mesures sanitaires au Canada, dont certains occupent le centre-ville de la capitale fédérale depuis une semaine, se sont rassemblés, samedi 5 février, pour réclamer la levée des restrictions.</p> <p class="article__paragraph ">Cette contestation, partie d’un mouvement de camionneurs dans l’ouest du pays, s’est transformée en occupation d’Ottawa : depuis huit jours, les rues devant le Parlement et sous les bureaux du premier ministre Justin Trudeau sont occupées par des dizaines de camions et de manifestants.</p> <p class="article__paragraph "><em>« La situation actuellement est complètement hors de contrôle, car ce sont les protestataires qui font la loi »</em>, a déploré le maire Jim Watson sur une radio locale, constatant que les manifestants <em>« sont beaucoup plus nombreux que nos policiers »</em>. <em>« Nous sommes en train de perdre la bataille, (...) nous devons reprendre notre ville »</em>, a martelé le maire, jugeant <em>« inacceptable »</em> le comportement des protestataires qui obstruent leurs rues et actionnent sans relâche les klaxons de leurs poids lourds.</p> <section class="catcher catcher--inline"><span class="catcher__title"> Lire aussi </span><span class="catcher__desc"> <span class="icon__premium"><span class="sr-only">Article réservé à nos abonnés</span></span> <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/31/au-canada-la-demonstration-de-force-des-camionneurs-antivax_6111690_3210.html" class="js-article-read-also" data-premium="1">Au Canada, la démonstration de force des camionneurs antivax</a> </span> </section> <p class="article__paragraph ">Par un froid glacial – jusqu’à – 30 °C –, les manifestants dans la capitale se sont rassemblés autour de feux de camp, agitant des drapeaux canadiens et des pancartes dans une atmosphère plus festive que le samedi précédent, où des drapeaux nazis avaient été observés. Certains ont commencé à monter des abris de fortune et ont juré de ne bouger qu’une fois que les restrictions visant à endiguer la propagation du coronavirus seront levées.</p> <p class="article__paragraph ">Lors d’une réunion d’urgence avec des élus municipaux samedi, le chef de la police d’Ottawa Peter Sloly s’était plaint de ne pas avoir de moyens suffisants pour mettre fin a ce qu’il a qualifié <em>« d’état de siège »</em> et a réclamé des <em>« ressources supplémentaires »</em>. La police d’Ottawa doit recevoir sous peu le renfort de quelque 250 membres de la gendarmerie royale du Canada (GRC) un corps de police fédéral. Les manifestants affirment vouloir poursuivre leur occupation tant que les restrictions sanitaires ne seront pas levées.</p> <h2 class="article__sub-title">« Notre liberté »</h2> <p class="article__paragraph ">Vendredi, pour la première fois, la police a durci le ton, promettant de <em>« mettre fin à cette manifestation illégale et d’une dangerosité inacceptable »</em>, selon son chef, Peter Sloly, sans toutefois fournir de calendrier précis.</p> <p class="article__paragraph ">Malgré l’exaspération de la population d’Ottawa, le gouvernement a écarté la possibilité d’envoyer l’armée pour déloger les manifestants. Pour la mobilisation du week-end, cent cinquante policiers supplémentaires ont cependant été déployés dans les rues de la capitale. Doug Ford, le premier ministre de la province de l’Ontario, a redemandé aux manifestants de quitter Ottawa, dénonçant une situation <em>« inacceptable »</em> – une pétition en ce sens rassemblait vendredi après-midi près de quarante mille signatures.</p> <p class="article__paragraph ">Jusqu’à présent, aucun appel n’a pourtant fait reculer la détermination des manifestants, mobilisés initialement contre l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les camionneurs qui traversent la frontière entre le Canada et les Etats-Unis.</p> <p class="article__paragraph "><em>« Nous leur tiendrons tête aussi longtemps qu’il le faudra pour se débarrasser des restrictions »</em>, a déclaré à l’AFP Jim Torma, l’un des coordinateurs de la contestation. <em>« La question, c’est pas celle du vaccin, c’est celle de notre liberté »</em>, a expliqué à l’AFP Kimberly Ball, qui a fait cinq heures de route pour venir manifester avec son mari. <em>« C’est vraiment, vraiment dur.</em> (…) <em>Quelques personnes que l’on connaît, des amis, ont perdu leur travail à cause de ces obligations </em>[vaccinales]<em> »</em>, regrette-t-elle.</p> <p class="article__paragraph ">Le mouvement est notamment soutenu par le milliardaire Elon Musk et l’ancien président des Etats-Unis Donald Trump.</p> <h2 class="article__sub-title">« Siège »</h2> <p class="article__paragraph ">Des manifestations similaires ont eu lieu samedi dans le sud de l’Alberta (Ouest), et dans les villes de Winnipeg (Centre), Québec et Toronto, où un homme a été inculpé pour agression pour avoir lancé un fumigène dans une foule. A Winnipeg, un automobiliste a été arrêté pour avoir chargé des manifestants avec son véhicule. Quatre protestataires ont reçu des soins médicaux pour des blessures légères, selon la police.</p> <p class="article__paragraph ">La police de Toronto a fermé dès vendredi certaines routes du centre-ville dans le but de limiter les perturbations qui pourraient affecter l’accès aux services d’urgences et hôpitaux.</p> <p class="article__paragraph ">Lors d’une réunion d’urgence samedi soir à Ottawa, le chef de la police Peter Sloly a demandé <em>« des ressources supplémentaires »</em> afin de mettre un terme à ce qu’une membre du conseil municipal, Diane poursDeans, a qualifié de <em>« siège »</em> de la capitale : <em>« Ce groupe est une menace pour notre démocratie</em>. <em>Ce que nous voyons est plus grave qu’un problème de la ville d’Ottawa, c’est une insurrection nationale. C’est de la folie ! »</em></p> <p class="article__paragraph ">A Toronto, le maire, John Tory, a, pour sa part, dit espérer une manifestation <em>« respectueuse et pacifique »</em>. <em>« Nous voulons tous faire tout ce que nous pouvons pour éviter</em> [de nous retrouver]<em> dans la situation d’Ottawa »</em>, a ajouté l’édile.</p> <p class="article__paragraph ">Les autorités canadiennes s’intéressent maintenant à ceux qui <em>« financent et permettent cette démonstration illégale et nuisible »</em>, a fait savoir le chef de la police d’Ottawa.</p> <p class="article__paragraph ">Une campagne de financement participative a rassemblé plus de 10 millions de dollars canadiens (6,8 millions d’euros) pour les manifestants, mais la plate-forme GoFundMe a retiré vendredi la cagnotte au motif qu’elle ne respectait pas ses conditions d’utilisation, et déclaré que les fonds restants seraient redistribués à des organisations caritatives.</p> <p class="article__paragraph ">Même si la mobilisation des camionneurs n’est soutenue que par une minorité des Canadiens (32 % d’après un récent sondage), cela représente tout de même une frange plus large de la population que les 10 % d’adultes canadiens non vaccinés.</p>

Ottawa, Toronto, Québec : les opposants aux mesures sanitaires au Canada, dont certains occupent le centre-ville de la capitale fédérale depuis une semaine, se sont rassemblés, samedi 5 février, pour réclamer la levée des restrictions.

Cette contestation, partie d’un mouvement de camionneurs dans l’ouest du pays, s’est transformée en occupation d’Ottawa : depuis huit jours, les rues devant le Parlement et sous les bureaux du premier ministre Justin Trudeau sont occupées par des dizaines de camions et de manifestants.

« La situation actuellement est complètement hors de contrôle, car ce sont les protestataires qui font la loi », a déploré le maire Jim Watson sur une radio locale, constatant que les manifestants « sont beaucoup plus nombreux que nos policiers ». « Nous sommes en train de perdre la bataille, (...) nous devons reprendre notre ville », a martelé le maire, jugeant « inacceptable » le comportement des protestataires qui obstruent leurs rues et actionnent sans relâche les klaxons de leurs poids lourds.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Au Canada, la démonstration de force des camionneurs antivax

Par un froid glacial – jusqu’à – 30 °C –, les manifestants dans la capitale se sont rassemblés autour de feux de camp, agitant des drapeaux canadiens et des pancartes dans une atmosphère plus festive que le samedi précédent, où des drapeaux nazis avaient été observés. Certains ont commencé à monter des abris de fortune et ont juré de ne bouger qu’une fois que les restrictions visant à endiguer la propagation du coronavirus seront levées.

Lors d’une réunion d’urgence avec des élus municipaux samedi, le chef de la police d’Ottawa Peter Sloly s’était plaint de ne pas avoir de moyens suffisants pour mettre fin a ce qu’il a qualifié « d’état de siège » et a réclamé des « ressources supplémentaires ». La police d’Ottawa doit recevoir sous peu le renfort de quelque 250 membres de la gendarmerie royale du Canada (GRC) un corps de police fédéral. Les manifestants affirment vouloir poursuivre leur occupation tant que les restrictions sanitaires ne seront pas levées.

« Notre liberté »

Vendredi, pour la première fois, la police a durci le ton, promettant de « mettre fin à cette manifestation illégale et d’une dangerosité inacceptable », selon son chef, Peter Sloly, sans toutefois fournir de calendrier précis.

Malgré l’exaspération de la population d’Ottawa, le gouvernement a écarté la possibilité d’envoyer l’armée pour déloger les manifestants. Pour la mobilisation du week-end, cent cinquante policiers supplémentaires ont cependant été déployés dans les rues de la capitale. Doug Ford, le premier ministre de la province de l’Ontario, a redemandé aux manifestants de quitter Ottawa, dénonçant une situation « inacceptable » – une pétition en ce sens rassemblait vendredi après-midi près de quarante mille signatures.

Jusqu’à présent, aucun appel n’a pourtant fait reculer la détermination des manifestants, mobilisés initialement contre l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les camionneurs qui traversent la frontière entre le Canada et les Etats-Unis.

« Nous leur tiendrons tête aussi longtemps qu’il le faudra pour se débarrasser des restrictions », a déclaré à l’AFP Jim Torma, l’un des coordinateurs de la contestation. « La question, c’est pas celle du vaccin, c’est celle de notre liberté », a expliqué à l’AFP Kimberly Ball, qui a fait cinq heures de route pour venir manifester avec son mari. « C’est vraiment, vraiment dur. (…) Quelques personnes que l’on connaît, des amis, ont perdu leur travail à cause de ces obligations [vaccinales] », regrette-t-elle.

Le mouvement est notamment soutenu par le milliardaire Elon Musk et l’ancien président des Etats-Unis Donald Trump.

« Siège »

Des manifestations similaires ont eu lieu samedi dans le sud de l’Alberta (Ouest), et dans les villes de Winnipeg (Centre), Québec et Toronto, où un homme a été inculpé pour agression pour avoir lancé un fumigène dans une foule. A Winnipeg, un automobiliste a été arrêté pour avoir chargé des manifestants avec son véhicule. Quatre protestataires ont reçu des soins médicaux pour des blessures légères, selon la police.

La police de Toronto a fermé dès vendredi certaines routes du centre-ville dans le but de limiter les perturbations qui pourraient affecter l’accès aux services d’urgences et hôpitaux.

Lors d’une réunion d’urgence samedi soir à Ottawa, le chef de la police Peter Sloly a demandé « des ressources supplémentaires » afin de mettre un terme à ce qu’une membre du conseil municipal, Diane poursDeans, a qualifié de « siège » de la capitale : « Ce groupe est une menace pour notre démocratie. Ce que nous voyons est plus grave qu’un problème de la ville d’Ottawa, c’est une insurrection nationale. C’est de la folie ! »

A Toronto, le maire, John Tory, a, pour sa part, dit espérer une manifestation « respectueuse et pacifique ». « Nous voulons tous faire tout ce que nous pouvons pour éviter [de nous retrouver] dans la situation d’Ottawa », a ajouté l’édile.

Les autorités canadiennes s’intéressent maintenant à ceux qui « financent et permettent cette démonstration illégale et nuisible », a fait savoir le chef de la police d’Ottawa.

Une campagne de financement participative a rassemblé plus de 10 millions de dollars canadiens (6,8 millions d’euros) pour les manifestants, mais la plate-forme GoFundMe a retiré vendredi la cagnotte au motif qu’elle ne respectait pas ses conditions d’utilisation, et déclaré que les fonds restants seraient redistribués à des organisations caritatives.

Même si la mobilisation des camionneurs n’est soutenue que par une minorité des Canadiens (32 % d’après un récent sondage), cela représente tout de même une frange plus large de la population que les 10 % d’adultes canadiens non vaccinés.


Source: www.lemonde.fr 
06/02/2022
Le Monde avec AFP